Brésil « Je teste deux systèmes intégrés »

Juliano Ribeiro Graça Paiva est producteur de soja et de maïs et élève 250 zébus sur 1 500 ha dans l’état du Mato Grosso - une taille moyenne pour la zone, caractérisée par un climat tropical. Comme de nombreuses exploitations autour de lui, la « Fazenda Santana » (« ferme Santana ») a été crée à la fin des années 1970 avec de l’élevage extensif, après déboisement. « Nous avons ensuite intégré du soja et du maïs, d’abord conduits de manière classique puis en double culture sur la même année, en semis direct ».

Soja, maïs, pâtures

« Je teste deux systèmes intégrant cultures et pâtures pour les bovins », explique-t-il. Le premier consiste à cultiver du soja sur la première partie de l’année. Il est semé en octobre, au retour des pluies. Une fois la culture récoltée, Juliano Ribeiro Graça Paiva sème un mélange de graminées et de légumineuses aux alentours de mi-février. 60 jours après l’implantation de cette prairie, il place les animaux dans la parcelle. Le reste de l’année, les bovins pâturent dans des prairies permanentes.

« En 80 jours, la production de viande a atteint 15@/ha (1), [soit 220 kg/ha] contre une moyenne de 4 à 5 @/ha [59 à 74 kg/ha] sur une année complète au Mato Grosso », indique Flavio Jesus Wruck, de l’Embrapa (organe brésilien de la recherche agronomique). Les prairies y sont en effet généralement dégradées et peu productives. En un an sur une même surface, ont ainsi été produites 3,6 t/ha de soja, ainsi que plus de trois fois la production moyenne annuelle de viande. « Cela illustre le potentiel de production de cette technique », estime le chercheur.  

Le deuxième système testé intègre en plus du maïs dans la rotation. Il est implanté après le soja, en mélange avec des espèces locales de graminées. Une fois le maïs récolté, ces graminées sont pâturées par les bovins. Ce système a permis de produire, en un an toujours : 3,6 t/ha de soja, 6,0 t/ha de maïs, et 4@/ha de viande [59 kg/ha].